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Joggeuses
datte: 06/03/2018, Catégories: Entre-nous, Les femmes, Auteur: Misa,
. T'as fait exprès de tâcher ma robe ? Pour que je reste ? . Non, non ! mais elle était sèche, t'aurais pu partir ! . Je le savais. Ses lèvres étaient douces, sa langue avait un goût de menthe. Je ne me souvenais pas d'elle. Ni son visage, ni son allure. Elle est jolie, pourtant, mais je ne fais pas attention aux filles. Aux hommes pas beaucoup non plus, à vrai dire. Habiter Paris me va bien, anonyme au milieu d'anonymes. Je travaille pour un Cabinet d'assurances depuis 5 ans, au service contentieux. A Paris depuis seulement 3 mois. Je n'avais plus d'attache à Rennes depuis le décès de ma mère, et surtout de bonnes raisons d'en partir : côtoyer tous les jours au travail l'homme avec qui j'avais vécu 2 ans, et celle qui partage maintenant son lit, c'était au-dessus de mes forces ! elle n'est même pas belle ' vulgaire ' il a dit qu'il s'ennuyait avec moi . C'était un mardi soir. Les rencontres sont souvent le fait du hasard : la nôtre tient à la pluie d'un soir au sortir du bureau et à une branche de mes lunettes cassée dans l'après-midi, un soir d'humeur maussade après une journée difficile. La vendeuse debout à l'entrée de la boutique s'amusait de ceux qui s'arrêtaient pour échapper à l'averse à l'entrée du magasin et déclenchaient en permanence l'ouverture de la porte automatique. Elle n'avait visiblement aucune illusion sur le fait qu'il s'agisse d'un afflux de clients, et avait l'air contente que j'aie réellement besoin de ses services. J'étais un peu surprise et ...